La COP1 étudiante qui s’est déroulée le 5 & 6 Octobre 2019 à PARIS devait initialement être un one shot. Le «1» de COP1 ne signifiant non pas première édition mais renvoyant à un jeu de mots avec copains. L’idée d’une COP2 a germé dans l’esprit d’étudiants qui avaient participé à ce week-end de conférences, de débats et d’échanges autour des enjeux socio-écologiques. Trois des quatre étudiants à l’origine du projet ont alors décidé de faire une année de césure dans leurs études pour perpétuer l’expérience. D’autres étudiants bénévoles les ont rejoints et, depuis cette année, des jeunes en service civique ont été recrutés pour participer à la coordination des 3 volets du projet: COP, forum et festival. Le premier regroupe l’aspect discussion et négociation, comme dans les COP internationales, le second consiste à aller à la rencontre d’organisations qui travaillent dans le domaine de la transition écologique. Enfin le dernier concerne la partie évènementielle du projet.
Là où la COP1 étudiante restait principalement sur des échanges informels et malgré la naissance de très beaux projets (dont la COP2 étudiante), l’aspect prise d’engagement des différentes parties prenantes de l’enseignement supérieur différencie aujourd’hui la COP2 de sa grande sœur. Cette deuxième édition devait initialement se tenir les 4 et 5 avril 2020 sur le campus de Grenoble avec de nombreux invités parmi lesquels des établissements d’enseignements supérieur de toute la France. La crise sanitaire a contraint l’annulation de l’évènement et sa reconduction à 2021. Cela a permis au projet d’évoluer, le volet COP a notamment été approfondi avec la mise en place de groupes de travail depuis décembre 2020. Ces groupes de travail tripartites comprennent un tiers d’étudiants, un tiers d’enseignants chercheurs et un tiers de personnel d’établissement. Ils ont pour mission de répondre à deux questions en lien avec plusieurs des 8problématiques sur la formation écologique prédéfinies par la COP2étudiante : quelles mesures ont déjà été mises en place dans l’établissement et comment aller encore plus loin ? Que ce soit des universités, des écoles d’ingénieurs ou de management, des IEP, des écoles d’art ou d’architecture … ce sont 80 établissements engagés en France dont 62 qui ont un groupe de travail pleinement constitué et qui ont déjà fourni des rendus.
Les 10 et 11 avril, en plus du festival et du forum, l’objectif a été de présenter un accord de Grenoble, en référence à celui deParis sur le climat de la COP21, qui propose aux établissements un engagement chiffré et daté sur la transition écologique. Celui-ci a été salué par les établissements partenaires et plutôt bien reçu, déjà 21 d’entre eux sont signataires et une trentaine d’autres ont manifesté leur intention de signer, ce qui représente environ 450 000 étudiants impactés. Cette édition a été100% digitale et favorise un impact plus conséquent en touchant des personnes qui n’auraient pas pu se rendre sur le campus de Grenoble par exemple. Cela a regroupé plusieurs centaines de personnes, l’organisation avait prévu une programmation dense et complète avec des ateliers, des conférences, des tables rondes, une projection de film. « L’idée[pour les participants] ce n’était pas de passer le week-end derrière son écran mais d’aller piocher les informations essentielles leur permettant de mûrir leur réflexion» confie Florent Vince, président de la COP2 étudiante.Les participants ont donc eu le choix des contenus qu’ils ont consulté. Pour les visioconférences, les organisateurs ont souhaité profiter de dispositifs plus interactifs que Zoom ou Microsoft teams et privilégier les échanges via la plateforme Crowdcast, permettant de créer un seul évènement avec plusieurs sous-cessions. Malgré une part de déception, ce format digital semblait plus adapté qu’un évènement décalé d’une année supplémentaire.
Le digital permet de traverser les frontières tant européennes que mondiales, une association étudiante comme la COP est assez inédite. Dans le but de s’étoffer, l’association est en contact avec YOUNGO, un groupe del’ONU qui rassemble les associations de jeunes engagés pour le climat et plus largement l’écologie partout à travers le monde. Une prise de contact avec la European Climate Foundation a été envisagée et la COP étudiante traverse même l’atlantique en communiquant avec l’ambassade de France aux États-Unis.« C’est un projet qui était ambitieux mine de rien, au début nous ne savions pas trop où nous allions et voir que ça fonctionne et que ça prend de l’ampleur est très gratifiant » déclare Florent. La COP est en adéquation, voire même pionnière avec le sujet de l’écologie dans l’enseignement supérieur. En effet, quelques jours avant la COP2, le ministère de l’enseignement supérieur a rendu public les recommandations du groupe de travail ministériel de Jean Jouzel, mandaté par la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal plusieurs mois auparavant, sur le thème « Comment enseigner l’écologie dans l’enseignement supérieur ? ». Beaucoup de ces recommandations recoupent celles énoncées dans l’accord de Grenoble ; L’une d’entre-elles étant de mettre en place un temps de rencontre au moins une fois par an pour tous les acteurs de l’enseignements supérieur autour de l’écologie.
L’organisation de la COP2, c’était plus de 60personnes réparties en cinq pôles (COP, forum, festival, logistique et communication), un comité de pilotage et un comité scientifique auxquels viennent s’ajouter dans chacun des établissements, un groupe de travail généralement constitué de douze personnes ainsi que deux ambassadeurs. Un formidable écosystème qui gravite au tour de la COP. Cette année, la majeure partie de la mission a été de mettre en place ces groupes de travail, de définir les problématiques à leur soumettre, de recenser toute la documentation qui leur est proposée, de récupérer les synthèses et de rédiger l’accord de Grenoble ainsi que le guide des bonnes pratiques. Récemment, il a été décidé de pérenniser la structure de l’association et particulièrement le volet COP, même si des points restent à éclaircir. En effet, la conjoncture sanitaire laisse beaucoup de zones d’ombres et notamment en ce qui concerne l’aspect évènementiel et le week-end de rencontre annuel. Des étudiants semblent déjà être intéressés par la reprise de l’association et l’organisation d’une COP3, ce qui se révèle être très encourageant d’après le président de l’association Florent Vince.
ETIENNE LOOS, Président du BNEM,
etienne.loos@skema.edu
06.30.22.35.13.
ARTHUR DRY, Responsable de la Commission Valorisation de la filière du BNEM, arthur.dry26@em-normandie.fr06.58.71.36.91.
MARINE BLONDEL, Auteure de l’article,
Membre de la sous-commission création de contenus du BNEM,
marine.blondel@em-strasbouorg.eu
06.15.64.17.02.